Furtive, lascive, Emma s’enfuit, se volatilise. Thomas s’agrippe. A une histoire qui n’est pas la sienne… N’était. N’aurait jamais du être. Plongée familiale au coeur d’un Panam en rouge et noir. Entre lap dance et guerre des clans. Sous l’oeil de Max, Archie Shepp himself, «vieil américain hanté par un drame personnel dans le Pigalle des années 50». Voilà pour le pitch. Reste le beat. Saccadé, hanté, persuadé, jazzurbanisé. Phat Jam in Pigalle. L’accroche n’aurait pas dénoté. Transposition de ce soir de Jazz d’or, d’agglomération strasbourgeoise, vers un destin plus suave et plus brutal. Costume sombre, black hat. Sur la scène du M.A.C., Archie donne la note à Maddox – beat box napoléonienne made in Cincinnati, Ohio.
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Archie, la joue sax vocal. Voix rauque, éraillée, écorchée, tel un Tom Waits du jazz. Shepp parle de New Orleans et de black women. Maddox, en fond de scène ou de cale, accroupi, reprend, box(e), frappe et encore. Battle jam sous forme de slam. La rime tient la corde et la salle jamais ne lâche. Puis vient «The life we chose», en résonance, qui sait, à Tom et Emma. Raccourci sans doute, loin, très loin de Pigalle. A moins que… Il y a du Spike et du Lee dans la rime. Du Do the Right Thing. Destins croisées, certes différents mais toujours en déshérence. Voilà ce qui parle peut-être dans l’Archie-Jazz. De Strasbourg à Paris. De Paris à Londres. De Londres à New-York. Désunion de temps et de lieux, réunis en une seule et même Comédie Humaine. Noire, rouge, suave ou brutale. Entre sax, slam, drums, piano and bass. Archie jam entre deux MAC.
Photo: Jenfi Décieux
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